Les upaniṣad les plus anciens sont inclus dans la litérature védique comme un prolongement des Brāhmaṇa et plus spécifiquement des spéculations Āraṇyaka. Elles sont une quinzaine et c'est avec elle que se clôt le canon védique.
Cependant face aux nouveaux courants de pensée du brahmanisme et des divers sectes de renonçants, il fallait bien que la pensée des upaniṣad s'adapte à la nouvelle donne, ce qui a donné lieu à la rédaction de nouvelles upaniṣads enseignant de nouvelles doctrines.[1] On compte environ deux cent upaniṣad portant sur les sujets les plus divers dans le but de les réintégrer dans le brahmanisme. Les upaniṣad qui nous intéressent plus particulièrement dans le cadre de nos recherches sur les siddhas sont les Saṁnyāsa upaniṣad et les Yoga upaniṣad. Les adeptes du sāṃkhya-yoga et les renonçants étant apparus entre autres en réaction contre le brahmanisme, ces upaniṣad tentent de les intégrer.
De la vingtaine d'upaniṣad portant sur le yoga, Jean Varenne en a sélectionné huit pour son livre Upanisads du yoga, "d'une forte unité doctrinale", relevant du tantrisme et quelque peu hérétiques par rapport aux doctrines plus classique de Patañjali-Vyāsa.[2]
Le but ultime du yoga est la libération et à l'origine celle-ci est imaginée de façon quasi-substantielle. L'univers consiste en trois mondes: la terre, l'atmosphère et le ciel. Ces trois mondes sont transcendé par un quatrième monde absolu, le brahma-loka. Les Jains distinguent entre un monde et un non-monde. Et la délivrance des trois mondes est indéniablement approchée comme un départ "physique" de ce monde. En questionnant deux jeunes Brahmanes dans le Tevijja Sutta, le Bouddha montre que le chemin menant à Brahma n'est pas à prendre au sens littéral, puisque ceux qui enseignent le chemin qui mène à Brahma n'ont jamais vu Brahma de visu.[3] Le fait que Bouddha critique et même quelquefois ridiculise cete approche montre bien qu'elle était réelle. Le Brihad-Āraṇyaka Upaniṣad enseigne d'ailleurs deux voies possibles après la mort. Une qui après une vie dans la forêt fondée sur
Le monde absolu est en dehors du temps et de l'espace, au-delà même de l'être et du non-être. A la fin du temps, les trois mondes seront détruits, mais le monde absolu restera. Les upaniṣad du yoga envisagent l'état final "comme une cohabitation avec le Suprême Seigneur et le comparent volontiers à l'union béatifique de
[1] Upanisads du yoga, Jean Varenne, p. 23
[2] Upanisads du yoga, Jean Varenne,
[3] Le Pātika Sutta et le Kevaddha Sutta sont d'autres endroits, où les suttas se moquent gentiment de cette approche.
[4] Mahabharata, Madeleine Biardeau, p. 53,54
[5] Upanisads du yoga, Jean Varenne, p. 26
[6] S Dasgupta, Obscure Religious Cults, p. 64
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